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Appellation proposée en 1932 par Théodore Monod pour désigner les plus anciennes gravures de l’Ahnet, et dont l’emploi fut ensuite généralisé à l’ensemble de l’art gravé archaïque du Sahara. Elle découle du présupposé selon lequel chaque étage chronologique pourrait se reconnaître à la présence d’une espèce animale particulière. Tout comme l’abondance des bovins caractérise le bovidien, que celle des “chameaux” marque le camelin et que les chevaux apparaissent au caballin, le grand buffle ou bubale antique serait en quelque sorte le fossile directeur d’un étage bubalin. L’apparition des procédés modernes de datation absolue des fossiles a permis de montrer qu’en réalité, cet animal n’est certainement pas caractéristique d’une époque particulièrement archaïque, mais qu’il apparaît souvent sur des œuvres d’un style “naturaliste” particulier, appelé “bubalin”. Pour désigner les œuvres de ce style, il importe donc de bien préciser qu’elles appartiennent au bubalin naturaliste, afin d’éviter toute confusion avec l’ancienne conception d’un étage bubalin. Ces œuvres sont généralement véristes (non schématiques et non fantastiques), représentent les animaux en attitudes souple et souvent dynamique (pattes articulées, dos non rectiligne), avec un certain souci du détail (figuration des yeux, oreilles, sabots et naseaux, voire de la floche de la queue), tout en livrant régulièrement le rendu des masses musculaires et en utilisant, pour le rendu des pattes et moins souvent des cornes, des conventions de perspective proches de celles qui nous sont familières depuis la Renaissance. Ce style est aux gravures ce que le Bovidien ancien est aux peintures (voir style de Sefar-Ozanerare), les deux étant réunis au sein d’une vaste période “pastorale” n’ayant pas débuté avant 4500 à 5000 av. J.-C.
Corrélats : Ahaggar / Berjûj / Bovidien / Bubalin naturaliste (style) / Maknûsa / Style de Sefar-Ozaneare / Tadrart / Ti-n-Terirt /