nom Plateau du Fezzân sud-occidental où, en 1850, Heinrich Barth découvrit les premières gravures rupestres jamais signalées au Sahara. Depuis cette date, les vallées du Messak se sont révélées parmi les plus riches du continent, tant par la qualité artistique des œuvres, que par leur thématique ou leur nombre (environ 20000 ont été repérées). Longtemps considérée comme un foyer essentiel d’une hypothétique “Culture des Chasseurs”, cette zone ne renferme que relativement peu de scènes cynégétiques (une soixantaine) ou de piègeage (une cinquantaine), alors que plus de 500 scènes y attestent la domestication des bovinés, lesquels sont montrés tenus en longe, montés, parés, sellés, etc. De plus, les bovins comptent pour 35 % des animaux identifiables, alors que les représentants les plus caractéristiques de la grande faune (éléphant, hippopotame, rhinocéros, aurochs et buffle antique) sont deux fois moins nombreux. Comme les caractéristiques stylistiques et techniques des gravures d’animaux sauvages et de scènes de chasse d’une part, d’animaux domestiques (bœufs, chèvres et moutons) et de scènes pastorales de l’autre, ne permettent aucunement de distinguer ces deux groupes autrement que par leur thématique, le plus simple est d’admettre que tout l’ensemble témoigne de l’existence d’une seule et même civilisation pastorale, qui bien sûr n’ignorait pas la chasse. L’hypothèse d’un seul ensemble culturel pastoral est confirmée par l'examen des gravures en “style du Messak”, variante régionale du bubalin naturaliste ayant notamment systématisé l’emploi du double contour. Il en résulte une possibilité de datation des gravures de ce style, à situer entre l’époque d’apparition régionale du bétail domestique (jamais avant le VIIe millénaire BP en Afrique) et la péjoration climatique qui chassa la grande faune de la région (à partir de 4000±500 BP). Corrélats : Attribut céphalique / Berjûj / Djerât / Fezzân / Garamantes / Guerrier libyen / Maknûsa / Style camelin / Style des Têtes Rondes /