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Ethnologue et préhistorien allemand autodidacte qui organisa, de 1904 à 1935, une douzaine d’expéditions importantes (Congo et Kasaï, Afrique occidentale, Maroc, Algérie, Fezzân, Sahara, Égypte, Soudan, rives de la Mer Rouge, Afrique du Sud), les énormes collections constituées au cours de ces voyages constituent le fondement des Archives Africaines du “Frobenius Institut” (créé en 1922 à Munich puis transféré en 1925 à Francfort). Frobenius s’intéressa à tous les aspects des civilisations qu’il étudia, et fut le premier à former toute une génération de peintres au relevé des peintures et gravures rupestres africaines, dont l’existence était déjà connue, mais il fut surtout le premier à les faire copier minutieusement et systématiquement, dans l’espoir de contribuer à la compréhension des civilisations non écrites. Dépourvu de nombre des préjugés de son temps et doté d’une culture encyclopédique, Leo Frobenius fut l’un des derniers “romantiques” de l’anthropologie, considérant que les cultures étaient de véritables êtres vivants, dotés d’une “âme” (paideuma). Si certaines de ses idées sur les civilisations ou la diffusion des traits culturels et sur leur répartition sont maintenant abandonnées, ses ouvrages sur l’art rupestre de l’Atlas Saharien, du Fezzân et de l’Afrique du Sud ont fait date, parfois jusque dans les années 1970. De nos jours, la revue Paideuma , qu’il avait fondée, paraît toujours, et l’institut qui porte son nom à Francfort poursuit des recherches sur la Préhistoire et l’art rupestre du Sahara, en particulier dans la région du Djado (nord-est du Niger).