nom Vaste abri-sous-roche de la Tadrart algérienne présentant des traces d’occupation atériennes, et qui fut fréquenté par une population néolithique à partir de 9420 ± 200 BP environ. Les conditions de conservation exceptionnelles de ce site ont permis la découverte de nombreux restes en matières organiques, dont des graines de micocoulier dans un récipient en vannerie. Toutes les vanneries du site, mises au jour dans des niveaux s’échelonnant du Xe au IIIe millénaires BP, sont uniquement montées par technique clayonnée, et comptent parmi les plus anciens tressages végétaux connus, ce qui dément l’antériorité supposée de la technique spiralée. Dans les séquences les plus anciennes du gisement, des restes de vannerie au contact d’ossements humains témoignent de l’emploi de nattes enduites de kaolin pour les sépultures. L’une des inhumations étudiées, en caisson de pierres surmontés de blocs formant un petit tumulus et datée de 7900 ± 120 BP, est celle d’un enfant âgé de 4 à 5 ans, sur le crâne duquel subsistaient encore des fragments de peau ayant permis de montrer qu’il avait les cheveux crêpus. Les restes humains plus anciens présentant des caractères “méditerranoïdes”, il apparaît que des populations anthropologiquement différentes se sont succédé à Ti-n-Hanakaten. L’abondance de restes de tortues et de silures, peu avant 8000 BP, dénote une certaine augmentation de l’humidité. Vers 7220 ± 140 BP, après une courte période d’activité éolienne intense, les enceintes de 2 à 4 m de diamètre repérées aux périodes anciennes cèdent le pas aux traces des piquets qui servirent à l’aménagement interne de l’abri, à une époque où les bovins devenaient plus fréquents dans la faune (essentiellement composée de gazelles et de mouflons). Du point de vue artistique, ce site a livré de petites figurines animales en terre cuite (dont un boviné) approximativement datées de 4100 BP, et des peintures rupestres (“Abri du Taureau”) qui montrent en particulier une sorte de “procession” d’une vingtaine de personnes, ainsi que six personnages de style d'Iheren-Tahillâhi, en pose acrobatique, entourant un taureau dont le sexe est relié par une ligne à la bouche de l’un d’entre d’eux. On y remarque également un char au galop volant.