nom
Style défini au Tassili-n-Azjer par Alfred Muzzolini à partir des peintures du site éponyme d’Abaniora. Il est caractérisé par un type de personnages qu’on a pu rapprocher des Peul actuels, et qui sont peints en aplats ocres, parfois habillés d’un short, plus souvent d’un pagne à retombée trapézoïdale, régulièrement munis d’une mentonnière de teinte claire, et moins souvent d’un bandeau au front. Les robes de leurs bœufs sont souvent polychromes, avec de grandes taches. Ce style se rencontre surtout au Tassili central et dans le Tassili de Tamrit, moins souvent dans les tassilis du sud et du nord-ouest. Il reflète l’existence d’une école qui semble légèrement antérieure à celle d’Iheren-Tahillâhi, mais il n’est pas exclu que ces deux ensembles aient correspondu à des conventions artistiques différentes coexistant au sein d’une même ethnie. En effet, les peintures des deux groupes sont souvent mêlées, et celles du Style d’Abaniora ne constituent véritablement un ensemble homogène que sur le site éponyme. Cependant, les personnages de ce style, brandissant parfois une arme courbe, sont plus généralement armés de l’arc, qui était fréquent dans le Bovidien ancien, et qui sera remplacé par des armes longues dans le style d’Iheren-Tahillâhi . Ces archers, plaçant leurs flèches horizontalement à la taille, chassent l’aurochs, l’antilope et la gazelle. Ce style se situe dans une phase récente des peintures, ainsi que le prouvent l’apparition du mouton (inconnu dans le Bovidien ancien) et la rareté de la faune archaïque (représentée par quelques éléphants aux oreilles festonnées), mais il n’est jamais associé à des œuvres caballines. Il semble que ses porteurs ont réoccupé le Tassili lors de l’amélioration qui suivit l’Aride Postnéolithique.
Corrélats : Abaniora (village) / Muzzolini /