nom Style de peintures dont les plus célèbres représentent des personnages plaisemment surnommés Martiens par Henri Lhote, et qui sont les plus anciens du groupe ; mais ce dernier englobe également des types “post-martiens” tels que “géométriques”, “Juges de Paix”, “Dames blanches”, “Martiens évolués”, etc. D’autres appellations ont été proposées pour désigner cet ensemble (“Période des Antilopes”, “hiératico-archaïque”), mais celle de Têtes Rondes est désormais passée dans l’usage. Pourtant la rotondité de la tête ne suffit pas à caractériser ce style, car elle se retrouve dans des groupes fort différents, et la définition des Têtes Rondes doit surtout se référer à d’autres critères, stylistiques et culturels. Parmi les premiers on peut signaler le contour rougeâtre, violacé ou blanc épais délimitant un aplat monochrome interne (sur les œuvres les plus anciennes), les seins représentés parallèlement du même côté, les ventres rebondis à ombilic saillant développé, les membres boudinés terminés par des mains et des pieds massifs, les personnages “flottants” (surnommés “nageurs”) et le rendu non anatomique du visage. Les seconds associent les ornements d’épaule et de tête (les fameuses “antennes”), les décors corporels de chevrons et de points alignés, et les objets bifides ou en forme de massue, tenus à la main. Bien que des rapprochements aient été plusieurs fois tentés avec des gravures du Djerât, de l’Akâkûs, du Messak ou même de Nubie, la définition de ce style ne concerne que des peintures concentrées sur une zone très réduite du Tassili-n-Ajjer pour sa phase ancienne, avec une extension notable vers le nord-ouest de ce massif et parmi les peintures de l’Akâkus pour ses phases “post-martiennes”. Si leur attribution venait à être vérifiée, les prétendues peintures Têtes Rondes d’Awenât constituerait un hapax inexplicable, mais cela reste douteux, car elles ne se trouvent que sur un seul panneau, où ne se reconnaît aucun des attributs culturels du groupe. Par contre, la récente découverte de peintures typiquement des Têtes Rondes dans l’Ennedi confirme l’extension centro-méridionale de ce style, déjà pressentie par Gérard Bailloud. L’antériorité des Têtes Rondes par rapport aux autres styles artistiques sahariens anciens (Bubalin naturaliste, Bovidien ancien) est généralement admise par les auteurs qui suivent l’opinion de Lhote. Corrélats : Sakallem / Têtes rondes de l'Uweynât /