Le département des affaires européennes et internationales (DGP/MCC) organise régulièrement des séminaires et des colloques traitant de sujets patrimoniaux divers particulièrement autour du patrimoine africain qui sont ensuite publiés dans des collections dédiées.
Femmes gardiennes du patrimoine
Depuis le XVe siècle avant notre ère déjà avec la reine de Pount qui régnait sur la mystérieuse contrée « terre de Dieu » jusqu’à nos jours, les femmes d’Afrique ont été en capacité d’exercer le pouvoir politique et économique. C’est le cas d’Eugénie Opou, princesse du royaume Téké (république du Congo) ou du Gnon Kogui, gardienne du trône dans l’empire du Nikki (Bénin). Elles ont même pu être influentes dans les aspects les plus terribles de ce pouvoir, comme la traite négrière de la reine Nyara Belli (Guinée). Mais, outre la gouvernance, les femmes œuvrent dans la conservation des patrimoines notamment immatériels comme l’Unesco se plait à les défendre, des mémoires, des savoir-faire, du développement durable au Congo, au Bénin, au Cameroun… C’est tout l’objet du séminaire organisé, le 21 octobre 2014, par le ministère de la Culture dont les principales interventions des experts africains, belges et français sont ici réunies. Elles ouvrent aussi des pistes pour la reconnaissance de l’action des femmes dans la conservation des patrimoines vivants dans les instances internationales.
Les patrimoines de l’océan Indien
L’immense océan Indien, qui s’étend entre l’Inde, l’Indonésie, l’Australie et l’Afrique, est un vaste espace d’échanges et de rencontres, parsemé d’îles et d’archipels. Carrefour des cultures et des commerces, c’est aussi un conservatoire des patrimoines qui a intéressé depuis longtemps les archéologues, les architectes, les restaurateurs…Jusqu’aux services de l’Unesco qui ont classé l’Aapravasi Ghat à l’île Maurice comme site du Patrimoine mondial.
L’ouvrage réunit ici les contributions d’un séminaire international qui s’est tenu le 25 novembre 2015 à l’Institut national du patrimoine et qui offre une cartographie des lieux. Patrimoine matériel de la ville de Zanzibar, architecture et urbanisme des sultanats historiques des Comores, arts décoratifs aux Mascareignes, fouilles archéologiques à la Réunion, à Mayotte et dans les terres australes et antarctiques françaises, chantier du palais des Sultans à Anjouan, restauration des collections du palais de la Reine de Madagascar sauvées du tragique incendie du 6 novembre 1995…Mais aussi patrimoines immatériels en quête de valorisation comme le marronnage, le maloya et le moring à la Réunion.
Mali, post-crise
La guerre au Mali a mis en danger une population et un Etat, mais aussi tout un patrimoine matériel et immatériel. Nombreux sont les acteurs et les témoins qui ont interpellé très tôt la communauté internationale. Une journée de soutien s’est ainsi tenue à Paris, au siège de l’UNESCO, le 18 février 2013.
Un séminaire international, organisé par la Direction générale des patrimoines et le Département des affaires européennes et internationales du Ministère de la culture et de la communication a permis, le 23 juin 2014, de faire le point sur les actions entreprises dans le cadre du plan dressé après la journée de l’UNESCO. Tombouctou et les sites du patrimoine mondial du Nord Mali, les manuscrits sauvegardés, la sécurisation des musées et la lutte contre le trafic d’antiquités, le témoignage des directeurs du musée national à Bamako ou du musée du Sahel de Gao ; autant de contributions réunies dans ce recueil.
Comme le rappelait l’écrivain et ancien ambassadeur Daniel Rondeau lors de cette journée : « Les destructions de mausolées de Tombouctou, tombes éventrées, bâtiments profanés, étaient dictées par l’ignorance et la haine. Il s’agissait en fait d’une guerre contre l’esprit. Cette guerre, qui menaçait de s’étendre, a ravagé une région d’Afrique déjà lourdement pénalisée par des catastrophes climatiques ».
Les villes africaines et leur patrimoine
Après le séminaire de 2010 sur les « Patrimoines oubliés de l’Afrique » (publié par Riveneuve éditions), le séminaire de 2011 qui a eu lieu en octobre au musée du quai Branly, s’intéressait au « Patrimoine des villes africaines ».
Le thème des villes africaines et de leurs patrimoines débouche sur de multiples questions : Pourquoi protéger le patrimoine des villes africaines ? Quel patrimoine faut-il protéger ? Que gagne-t-on en les protégeant ?
Ville traditionnelle ou ville coloniale, les villes ont une valeur patrimoniale spécifiquement africaine qui doit être valorisée en raison de leur valeur économique. La destruction des centres historiques constitue une double perte pour la collectivité, au niveau de sa mémoire mais également en raison de perte de ressources économiques.
On ne peut également ignorer l’impact du patrimoine culturel dans le développement local. Le tourisme patrimonial en est une illustration tout comme un artisanat ancré au plus prés des traditions.
Cet ouvrage aborde tour à tour les villes et leurs centres historiques, les villes et les savoirs faire patrimoniaux, les villes et les patrimoines immatériels.
Le patrimoine des royaumes et empires africains
Entre patrimoine public et patrimoine privé
L’Afrique sub-saharienne possède un riche patrimoine issu des grands royaumes et empires comme ceux du Ghana, du Mali, de l’empire Songhaï, du royaume du Dahomey et de celui du Congo. Certains noms survivent dans les dénominations actuelles des pays.
Quand les monuments de Tombouctou sont la proie de destructions inacceptables sous les coups de hordes obscurantistes, ne peut-on se rappeler que le Mali fut grâce à ces empereurs, une terre quasi mythique pour l’Europe et l’Afrique du Nord ? C’était un empire flamboyant où l’on enseignait le droit, la philosophie, l’astronomie, la géographie et la théologie.
Les histoires des royaumes restent aujourd’hui un enjeu mémoriel pour des revendications territoriales. Elles dépassent largement la simple curiosité exotique pour les occidentaux et les élites urbanisées des grandes mégalopoles africaines.
Les rois traditionnels sont toujours les gardiens, en grande partie, de leur patrimoine si bien qu’il est à la fois public et privé. Ils y pratiquent les rituels, y célèbrent les fêtes traditionnelles et gardent les attributs ancestraux de leur pouvoir.
Patrimoines oubliés de l’Afrique
Collection Patrimoines africains
2010, année de la Commémoration des Indépendances en Afrique permet également de se pencher sur les patrimoines africains qui étaient réduits au temps de la colonisation au musée.
Le séminaire sur les patrimoines oubliés de l’Afrique subsaharienne a permis d’ouvrir des pistes sur les patrimoines existants hors les murs des musées et d’affirmer la multiplicité typologique du patrimoine africain en menant une réflexion différenciée sur leur mode de collecte, de découverte et de conservation.
En Afrique, les patrimoines oubliés, disparus, confisqués, détournés, sont légions. Qu’il s’agisse de patrimoine bâti, de patrimoines familiaux, d’archives, de patrimoine monétaire ou encore de patrimoine immatériel…
Cet ouvrage reprend les interventions de conservateurs, chercheurs, universitaires d’Afrique et d’Europe qui se sont réunis fin 2010 afin de dresser un état des lieux des patrimoines africains voués à l’oubli sinon à la disparition.
Patrimoines en danger
La guerre au Mali tout récemment, avec la destruction de mausolées et de bibliothèques à Tombouctou, a jeté une lumière crue sur l’irrémédiable qui peut s’abattre sur ce qui est tenu pour permanent dans les sociétés traditionnelles comme mondialisées. En résonance avec cette actualité, « Patrimoines en danger » est le titre du séminaire qui s’est tenu à l’Institut national du Patrimoine le 8 octobre 2013 et dont le présent ouvrage restitue les contributions.
Les patrimoines en danger sont ceux exposés ou soumis à des menaces soit de l’ordre de la volonté humaine soit de l’ordre des catastrophes naturelles. Il s’agit des conflits armés et des guerres, des séismes et autres catastrophes naturelles, de la pollution, du braconnage, de l’urbanisation sauvage et du développement incontrôlé des industries extractives ou même touristiques.
A travers les cas du Mali, du Cameroun, des Comores et de la République démocratique du Congo, une large typologie des causes de la mise en péril des patrimoines matériels et immatériels est présentée, ainsi que les plans d’action et les stratégies pour l’avenir.
Patrimoine en Palestine. Enjeux et obstacles de sa mise en valeur
Si l’entrée de la Palestine à l’UNESCO en 2011 est une décision éminemment politique, elle n’en pose pas moins de façon tout aussi urgente la question de la préservation et de l’éducation autour d’un patrimoine méconnu d’une richesse inestimable. Les enjeux sont clairs en terme de construction des identités de la région, mais aussi de conservation et d’accès à l’ensemble de l’humanité d’une archéologie et d’une histoire vers lesquelles tant de peuples convergent. Les obstacles sont légions. Les expériences et les savoir-faire aussi. Architectes, archéologues, chercheurs, tailleurs de pierres, diplomates contribuent à cet ouvrage qui a vocation à être une référence dans cette discipline d’un État en construction. L’archéologie en Palestine, la coopération universitaire et internationale dans le domaine, les termes de l’urgence à Gaza, l’état des lieux des patrimoines des grandes villes de Cisjordanie ou les métiers du patrimoine ; autant d’aspects abordés ici par ceux qui s’y attellent au quotidien. Une lecture et une mise en valeur du passé pour assurer l’avenir.